L’eau selon la naturopathie (partie 3) – Les effets secondaires de la déshydratation

Les médecines naturelles s’attachent tant à la quantité qu’à la qualité des apports hydriques, afin de prévenir la maladie et de potentialiser la santé.

Samedi dernier, nous avons vu en seconde partie de cet article, La déshydratation et ses conséquences. Parlons maintenant des les effets secondaires de la déshydratation.

Troubles intestinaux

Dans le registre des conséquences dues au manque d’eau, la constipation vient certainement en tête. Lorsque le contenu intestinal est trop sec pour progresser convenablement, de fâcheuses conséquences sont à déplorer.

A l’instar des eaux qui croupissent dans les marais, un transit ralenti entraîne putréfaction et à terme auto-intoxication, tout en déséquilibrant notre précieuse flore intestinale. Grand nombre de colites au niveau inférieur, comme de fausses douleurs d’appendicite de l’abdomen, peuvent être l’expression d’un signe de manque d’eau.

Douleurs d’estomac

De nombreuses difficultés de digestion et leurs douleurs associées sont, de façon méconnue, dus au manque d’eau. L’eau est l’unique protection naturelle contre l’acide de l’estomac. En effet, la muqueuse gastrique sécrète un mucus composé à 98 % d’eau pour faire un tampon naturel face à l’acide chlorhydrique présent dans l’estomac pendant la digestion des protéines.

Dans le cas d’une mauvaise hydratation, l’eau du mucus ne peut plus remplir sa fonction de barrière et l’acide attaque la muqueuse, créant douleurs et lésions : ce sont les fameuses brûlures d’estomac. Une hydratation correcte assure une barrière plus efficace que n’importe quel médicament, comme les antiacides qui sont des poisons lents ayant pour fonction de bloquer l’histamine. Même dans des cas plus graves tel que l’ulcère de l’estomac, le traitement par l’eau s’est avéré efficace. Ainsi, le docteur Fereydoon Batmanghelidj, d’origine iranienne, a publié un compte rendu mentionnant qu’il a traité, avec succès, plus de 3 000 personnes souffrant d’un tel trouble uniquement avec de l’eau.

Douleurs rhumatismales

Les cartilages, dans leur état normal, sont fortement riches en eau. Cette richesse hydrique participe activement à une friction minimale entre deux articulations, c’est l’effet de lubrification. A contrario, une articulation mal hydratée peut entraîner une abrasion in situ, ainsi que, probablement, une inflammation génératrice de douleur. C’est aux premiers signes qu’il faut réagir par un apport complémentaire en eau, avant que les dégâts ne s’installent souvent de façon irrémédiable.

Dans la colonne vertébrale, l’eau joue un rôle prépondérant au niveau des noyaux des disques situés entre deux vertèbres. En effet, 75 % du poids du tronc sont supportés par l’eau contenue dans le noyau du disque de la cinquième vertèbre lombaire.

L’eau agit comme un lubrifiant et un moyen de supporter la force générée tant par le poids du corps que par la tension des muscles sur l’articulation. Nul besoin d’être devin pour envisager les conséquences d’un manque d’eau au niveau de notre dos !

Hypertension artérielle

Elle est le plus souvent la signature d’une adaptation de notre biologie à un manque d’eau. En effet, le système vasculaire doit s’adapter à la diminution du volume sanguin, constitué en grande partie d’eau. Pour ce faire, il réduit le diamètre des vaisseaux, ce qui augmente la tension de ceux-ci. Les personnes âgées perdant la sensation de soif sont naturellement plus exposées aux problèmes d’hypertension.

Avant de consommer quelque diurétique que ce soit, le bon sens voudrait que nous utilisions le meilleur d’entre eux : l’eau. Chez le sujet hypertendu, la réintroduction correcte des apports hydriques doit se faire d’autant plus progressivement que la personne a perdu l’habitude de boire de l’eau, afin de permettre à la régulation du sodium de se réadapter.

Hypercholestérolémie

Au-delà de l’excès de consommation de graisses animales issues principalement de fromages, charcuteries et viande rouge, l’excès de cholestérol dans le sang peut avoir des origines liées au manque d’eau. En cas de déshydratation sévère, les cellules vont fabriquer du cholestérol pour rendre leurs parois étanches, le cholestérol jouant le rôle de colle, et ainsi empêcher une perte supplémentaire en eau.

En réintroduisant les apports hydriques nécessaires de façon régulière, les cellules s’hydratent correctement et le système de défense par le cholestérol perd sa raison d’être. Ce résultat sera d’autant plus probant qu’une activité physique sera intégrée à l’hygiène de vie des personnes concernées. En effet, après une heure d’effort soutenu telle que la marche, les enzymes chargées de « manger » les mauvaises graisses s’activent et restent opérationnelles les douze heures suivantes.

Excès de poids

S’il apparaît indispensable d’avoir une activité physique, à raison d’une heure trois fois par semaine au minimum pour pouvoir contrôler son poids, l’importance des bons apports hydriques est à souligner. La sensation de soif et de faim sont souvent confondues. Aussi, alors que notre cerveau veut nous signaler son besoin en eau, nous prenons celui-ci pour un signal de faim. C’est alors que nous surconsommons des aliments qui seront stockés sous forme de graisse, surtout si les apports ont été faits en aliments sucrés.

Le premier carburant pour le cerveau est incontestablement le sucre (glucose). Toutefois, et c’est moins connu, l’eau peut générer, à travers son mouvement, de l’énergie : l’augmentation régulière des apports en eau nous permettra ainsi de baisser notre consommation en sucres. Faut-il le rappeler, la consommation excessive de sucre est stockée sous forme de mauvaises graisses, celles-là même que l’on retrouve chez les personnes en surpoids.

Stress et dépression

Le cerveau utilise l’énergie électrique créée par la force de l’eau. Or, dans le cas d’une déshydratation, la production énergétique dans le cerveau baisse, mettant au ralenti un grand nombre de fonctions cérébrales. Cela pourrait être à l’origine de la fatigue chronique, puis à terme de la dépression.

Le phénomène s’auto-entretient car la déshydratation génère un stress permanent qui épuise, affaiblit le système immunitaire et fait ainsi le lit de nombreux problèmes de santé.

Samedi prochain, nous verrons la suite de cet article consacré à l’eau et la santé et expliquerons combien et quand boire ?

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