Intolérances et allergies – Que dit la NATUROPATHIE ? (partie 3/6)

Plus d’un Français sur trois souffre d’allergie et près d’un sur deux d’intolérance alimentaire. Ce chiffre aurait doublé au cours des quinze dernières années. Quelles en sont les causes et comment pouvons-nous agir en dehors des traitements symptomatiques proposés par la médecine classique ?

Nous avons vu samedi dernier, la seconde partie de cet article au sujet des intolérances alimentaires. Nous continuons aujourd’hui avec les allergies.

Les allergies

Les allergies alimentaires peuvent être une aggravation de l’intolérance. Alors, certaines molécules traversent une frontière normalement étanche : la paroi de l’intestin.

Médicalement, elles se distinguent des intolérances par le fait qu’elles font réagir notre système immunitaire, qui fabrique des anticorps spécifiques (IgE) pour lutter contre les intrus. Ici, les réactions sont immédiates alors que, dans le cas des intolérances, elles sont, le plus souvent, différées.

Les conséquences peuvent être également beaucoup plus graves, voire fatales avec des complications comme les œdèmes ou les chocs anaphylactiques. Les symptômes sont plus nombreux. Ils peuvent être respiratoires (nez qui coule, éternuements, toux), cutanés (gonflement des lèvres, de la langue, urticaire, démangeaisons cutanées, eczéma) ou intestinaux (diarrhées, coliques, crampes).

Allergies et système immunitaire

A l’instar d’une armée, le système immunitaire sert à défendre l’intégrité du territoire qu’est notre corps. Les barrières physiques sont les premières lignes de défense. Les principales sont la peau, les flores intestinale et vaginale, qui protègent les muqueuses, ou encore le mucus, qui tapisse l’arbre bronchique.

Mais ces premières barrières peuvent être franchies de façon accidentelle. C’est ce qui se passe lorsque l’intestin devient poreux à cause d’une mauvaise alimentation ou d’intolérances non prises en compte. Ce passage « d’étrangers » va activer le système immunitaire.

Pour vérifier une réaction allergique, on peut faire doser les lymphocytes (cellules du système immunitaire) IgE, qui fabriquent les anticorps (ou immunoglobulines).

Dans le cas d’une intolérance persistante, le système immunitaire finit par réagir et sécréter une autre forme d’anticorps appelés IgG, d’où les similitudes avec les manifestations allergiques, les risques de complications en moins.

Les antigènes, responsables des réactions allergiques, également appelés allergènes, peuvent être des protéines d’aliments, mais aussi d’autres substances comme le pollen, la poussière, voire certains médicaments qui ne sont pas reconnus par notre système de défense.

Certaines cellules du système immunitaire, au contact avec l’allergène, libèrent des granules tels que l’histamine, responsable des manifestations que sont les rougeurs, les démangeaisons ou les irritations des yeux par exemple.

Les cas extrêmes de réactions allergiques peuvent entraîner des formes graves d’asthme ou encore des œdèmes. L’expression la plus sévère est connue sous le nom de choc anaphylactique avec, au dernier grade, un œdème pulmonaire qui peut être fatal.

Les pathologies allergiques sont le reflet d’un mauvais équilibre dans les mécanismes de régulation du système immunitaire. Ce système, qui permet normalement d’identifier les particules étrangères à l’organisme, est très finement géré et régulé.

Différentes causes peuvent interférer avec ces mécanismes de contrôle. Par exemple, une insuffisance de contacts avec les agents infectieux ou une mauvaise flore intestinale oriente chez le nourrisson son système immunitaire vers la voie de l’allergie. De plus, l’activation de notre système de défense entraîne de façon physiologique une réaction inflammatoire (via l’histamine par exemple). Cette inflammation permet d’ouvrir les voies de circulation à nos « gendarmes » pour rendre leur travail plus efficace. La conséquence de cette dilatation des tissus et vaisseaux sanguins est une rougeur, une chaleur et une douleur. Dans des conditions normales, l’inflammation cesse une fois la tâche des « soldats » achevée. Elle ne pose problème que si elle n’est pas finement régulée.

Il faut souligner que notre système immunitaire a été programmé il y a des milliers d’années dans un contexte alimentaire où les fruits et légumes étaient largement plus présents dans notre ration alimentaire. Or ceux-ci possèdent l’antidote à l’incendie qu’est l’inflammation grâce à leurs antioxydants, qui neutralisent les radicaux libres générés dans le processus inflammatoire.
Or nous savons aujourd’hui que c’est l’inflammation chronique qui
entretient le terrain allergique.

Samedi prochain, nous continuerons cet article et aborderons les Causes des allergies.

Alain HUOT

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